Pas que ce soit complètement impossible, mais la réalité très compétitive du marché et l’individualisation des objectifs de carrière rendent cette probabilité peu réaliste.
Ainsi, il y a de fortes chances que vous songiez ou avez songé à changer d’institution, de courtier ou d’agent général au moins une fois dans votre carrière, sinon plus. Plusieurs raisons peuvent vous y pousser, certaines très légitimes et d’autres plus discutables.
Par exemple, changer pour obtenir une plus grande liberté professionnelle, un traitement plus équitable ou bénéficier de plus d’outils est parfaitement légitime. Changer pour des raisons strictement financières soulève des questions selon la nature du traitement obtenu. Changer pour perpétuer un mode opérationnel jugé non-conforme dans l’organisation que l’on quitte est littéralement inquiétant.
Quoi qu’on en dise, changer implique une certaine dose de travail qui variera en fonction du secteur d’activités dans lequel on œuvre.
En assurance de personnes, pour peu que vous inscriviez un nouveau contrat chez un assureur avec votre nouvel agent général, vous aurez la possibilité de transférer l’ensemble de vos affaires chez cet assureur d’un seul coup, dans la mesure où votre nouvel agent général accepte de faire le paiement de transfert requis à l’ancien.
En valeurs mobilières, de tels paiements n’existent pas et un transfert en bloc n’est plus permis depuis l’adoption du Règlement 31-103 mais surtout depuis la clarification de la position de l’Autorité des marchés financiers sur le sujet il y a un peu plus de deux ans. Ainsi, si vous choisissez de quitter un courtier pour en joindre un autre, vous devrez contacter chaque client individuellement pour obtenir son transfert. Une tâche fastidieuse s’il en est une, bien qu’il existe des moyens d’organiser cette tâche pour qu’elle soit moins pénible.
Au-delà des implications réglementaires ou générales d’un transfert d’une organisation à une autre, d’autres considérations doivent être prises en compte dans la préparation et la conduite du processus.
Le contrat qui vous lie à l’organisation que vous songez à quitter est un premier élément important. C’est lui qui dicte, au-delà des impératifs de la loi et de la réglementation, votre conduite et celle de votre agent général ou courtier.
C’est lui qui énonce si vous êtes astreint à une clause de non-concurrence ou de non-sollicitation, qui prévoit les règles de démission, à qui appartient la clientèle, comment, combien et pendant quelle durée de temps vous serez payé, etc.
Bien comprendre le contrat qui vous lie à votre organisation actuelle est très important. Ce qui l’est encore plus, c’est de bien saisir celui qui vous liera à votre nouvelle organisation, car il ne faudrait pas quitter pour pire!
Nous avons parfois vent de conseillers qui choisissent un changement d’organisation et qui doivent se battre pour garder le contact avec leurs clients, lesquels sont parfois des membres de leur propre famille! De conseillers qui reçoivent une pluie de mises en demeure plus ou moins fondées ou qui voient leurs commissions cavalièrement être retenues.
Le processus de transfert est une nécessité dans un marché comme le nôtre. Il maintient une saine compétitivité entre les inscrits et assure que l’industrie ne devienne pas rigide et pleine de chasses gardées.
Toutefois, un transfert d’organisation se prépare, se planifie et se réfléchit. Le conseiller qui souhaite changer devrait prendre le temps de rencontrer plusieurs organisations et évaluer plusieurs facteurs différents : conditions de travail, liberté professionnelle, rémunération, conditions contractuelles, possibilités d’avancement, etc.
Ce n’est qu’au terme d’une analyse sérieuse et rigoureuse ainsi que d’un processus bien organisé et mené que le conseiller pourra profiter pleinement des bienfaits d’un changement durable qui ne sera pas à recommencer dans peu de temps.