Ajoutons à cela une dose, variable selon les individus, d’orgueil et d’estime de soi, présent chez tout conseiller qui souhaite se distinguer et progresser dans la carrière.
Terminons avec le dernier ingrédient : qu’est-ce que je fais dans la vie?
Mélangez le tout et vous obtiendrez une recette aux résultats variés et parfois très originaux : conseiller, représentant, autonome, affilié, exclusif, financier, en finance personnelle, en investissement, en assurance, en gestion de patrimoine, en rente, en stratégies financières, etc.
Ainsi, certains conseillers ou représentants rivalisent de créativité pour tenter de se distinguer et d’attirer l’attention ou la confiance de clients actuels ou potentiels.
Cette créativité pourrait les pousser à contrevenir à la règlementation ou aux directives de l’Autorité des marchés financiers. Il y a donc matière à prudence.
Dans la même veine, certains conseillers ou représentants bien intentionnés et n’ayant aucune intention malhonnête ajoutent à leur carte d’affaire, leurs documents ou leur site web des informations destinées à les crédibiliser ou à expliquer à leurs client qui ils sont.
Nous trouvons donc des menuisiers, des experts, des « conseillers
numéro 1 », des spécialistes, des détenteurs de maitrise en biologie cellulaire ou en astrophysique, des « meilleur vendeur au Québec » et des « conseiller au service du client ».
Encore une fois, cette créativité ou ce besoin d’unicité pourrait mener ces gens dans des eaux troubles.
En réalité, qu’est-ce que vous pouvez inscrire sur vos cartes et votre matériel?
Le titre
Un conseiller ou un représentant n’est autorisé à porter que le titre qui se rattache au(x) permis qu’il détient. On ne peut pas badiner ou jouer de créativité avec un titre, seuls ceux reconnus officiellement devraient avoir cours. Ils sont expliqués dans ce tableau.
Vous devez donc obligatoirement utiliser le titre qui se rattache au(x) permis que vous détenez, même si vous le trouvez laid ou « pas marketing du tout ».
Le but est de permettre au consommateur de distinguer adéquatement le professionnel avec qui il est en relation et de comprendre les produits et services que celui-ci est en mesure de lui offrir ou de lui conseiller.
Les grands oubliés de ce tableau sont le représentant en épargne collective et le conseiller en placement. Il y a une raison pour cela et nous y reviendrons.
Les diplômes
Votre doctorat en physique quantique est sans aucun doute un accomplissement dont vous êtes fier (et pour cause) mais n’a malheureusement aucun lien avec votre travail dans les services financiers. Si oui, je vous en prie, écrivez-moi pour en discuter puisque vous êtes un cas d’espèce!
Tout cela pour dire que si vous choisissez d’inscrire sur vos cartes professionnelles une mention à l’effet que vous détenez un diplôme ou un certificat, celui-ci doit être pertinent au travail que vous exercez. Ce lien doit être direct et ne devrait pas nécessiter d’explications sans fin.
On peut donc imaginer qu’un diplôme en administration des affaires (B.A.A., M.B.A. ou autre) puisse se qualifier alors qu’un certificat en théologie, non. Dans le doute, consultez votre département de conformité ou l’Autorité des marchés financiers.
Les fonctions
Vous êtes vice-président? Grand bien vous fasse! Idem si vous êtes directeur, superviseur, chef d’un département ou autre. Vous pouvez mentionner ce fait sur votre carte dans la mesure où vous détenez réellement ce poste dans votre organisation et qu’il ne prête pas à confusion. La mention « directeur de vos rêves » est donc à proscrire!
Les autres qualificatifs
Peut-être avez-vous gagné le prix du meilleur vendeur de votre réseau l’an dernier ou alors votre expérience est telle que vous aimeriez inscrire que vous êtes un expert dans un domaine particulier.
Attention! Ces mentions superflues ne sont pas permises dans bien des cas ou alors sont très encadrées.
Le cas particulier des représentants en épargne collective et des conseillers en placement
Puisque le Guide sur les règles sur les cartes professionnelles et les autres représentations de l’Autorité des marchés financiers (le Guide) a été conçu en fonction de la Loi sur la distribution de produits et services financiers (LDPSF), il exclut les représentants en épargne collective et les conseillers en placement qui sont sous l’égide de la Loi sur les valeurs mobilières (LVM).
Toutefois, cela ne veut pas dire que les gens inscrits dans les disciplines de valeurs mobilières peuvent pour autant s’affubler de titres et de qualificatifs douteux.
Notons que la règlementation, notamment le Règlement 31-103, encadrent les titres et les catégories d’inscriptions dans les disciplines de valeurs mobilières.
À cela, ajoutons que les inscrits dans les disciplines de valeurs mobilières doivent se conformer à toute une série d’exigences en matière de clarté et de transparence, doivent chercher à inspirer le respect et la confiance du public et ne pas induire en erreur quant à leur niveau de compétence.
Finalement, un grand nombre de détenteurs de permis dans l’une ou l’autre des catégories d’inscription en valeurs mobilières sont également titulaire d’un permis qui relève de la LDPSF.
C’est pourquoi le Guide demeure un outil de référence pour encadrer les pratiques en matière de communication écrites avec le client dans les domaines de valeurs mobilières.
Ne dit-on pas que prudence est mère de sûreté? Assurez-vous de valider que vos cartes et autres représentations professionnelles (site web, documents marketing, etc.) sont conformes et ne portent pas à confusion. N’hésitez pas à consulter le Guide ou à questionner votre département de conformité.
J’apprécie toujours recevoir et lire vos commentaires ou vos suggestions de sujets pour la chronique Objectif conformité.
Contactez-moi à mgauthier@merici.com