Celui que je vous propose ici est beaucoup moins festif. Toutefois, il pourrait être aussi agréable à certains que l’état dans lequel vous êtes au lendemain du premier « last call » auquel je faisais allusion.
On en parle depuis des années. On vous en a entretenu jusqu’à plus soif ces derniers mois et tout le monde y a mis son grain de sel pour en faire son analyse, estimer ses effets potentiels et tenter de parer aux imprévus.
Oui, je vous parle une dernière fois du MRCC2 dont les derniers effets seront visibles pour vos clients en janvier prochain lorsqu’ils recevront un état de compte incluant le rendement de leurs actifs mais également un rapport sur la rémunération reçue par le courtier.
Parce qu’il s’est dit et écrit beaucoup de choses sur le sujets et que certaines de ces choses étaient plus ou moins vraies, je vous propose un dernier tour de piste au cas où vous auriez des trous de mémoire ou encore si vous venez à peine de sortir d’une sieste cryogénique.
Les rendements
Depuis le 15 juillet dernier, tous les courtiers ont l’obligation de fournir à leurs clients, au moins une fois l’an, un rapport comprenant le rendement réalisé sur plusieurs périodes déterminées : 1 an, 3 ans, 5 ans, 10 ans et depuis la création du compte.
Toutefois, les courtiers qui ne disposent pas de données antérieures ou si celles-ci ne sont pas jugées fiables et probantes peuvent se contenter de démarrer la période d’affichage des rendements en se limitant, pour le moment, à 1 an. Avec le temps, les périodes affichées prendront de l’importance.
Il est important, afin de bien comprendre ce que vos clients recevront, de savoir ce que votre courtier offrira comme données. Il peut en effet être particulier pour un client que vous servez depuis 15 ans de ne voir que le rendement de la seule dernière année. Dans ces cas, il vous faudra lui expliquer comment et pourquoi il en est ainsi.
Quoi qu’il en soit, vous aurez également à expliquer à vos clients comment sont calculés ces fameux rendements. S’ils sont forts en maths, vous pouvez leur présenter ceci.
Autrement, il vaut probablement mieux leur expliquer en des termes simples qu’ils existe un grand nombre de méthodes de calculs utilisées dans l’industrie des services financiers mais que, dans le cadre du MRCC2, les régulateurs ont cru préférable de retenir une méthode de calcul basée sur les flux de trésorerie plutôt que sur une autre variable comme la période de détention à laquelle ils sont peut-être plus familiers.
Cette méthodologie est prévue dans la réglementation et tous les courtiers devraient s’y conformer.
Je sais, pas très sexy comme discussion. Mais si vous voulez que vos clients comprennent ce qu’ils reçoivent, un minimum d’explications peuvent être requises.
La rémunération
LE point sensible de MRCC2 : la divulgation de la rémunération.
À ce sujet, on en a entendu de toutes les sortes et il y a eu beaucoup de désinformation ou de peurs. Donnons-nous une dernière chance de bien comprendre ce que nos clients auront en main prochainement.
Le client aura sous les yeux un rapport détaillant toute rémunération reçue par le courtier pour les services rendus au client ou autres opérations ayant généré des revenus avec ce client.
Cela inclus les commissions de vente ou de suivi, les commissions de référencement, les honoraires, les frais d’ouverture ou de fermeture de compte, les frais de transaction, les autres frais, etc.
Ce rapport détaillera quels revenus et frais entrent dans quelle catégorie.
Il ne détaillera pas quelle part de ces revenus ou frais reviennent directement au représentant ou au conseiller. C’est l’ensemble de ce qui est perçu au niveau du courtier qui sera divulgué.
Le rapport n’inclura pas les autres frais que peuvent payer les clients à un gestionnaire de fonds communs par exemple.
Votre client devrait déjà avoir une certaine idée de ce qu’il paie pour bénéficier de vos services et de ceux du courtier auquel vous êtes rattaché. En effet, depuis toujours vous devez lui remettre le prospectus ou l’aperçu du fonds (selon l’époque) et attirer son attention sur les frais et la rémunération fait partie de vos obligations afin de vous assurer que le client donne un consentement éclairé au placement de valeurs.
On devrait donc éviter le choc total même si la vue d’un chiffre en dollars pourrait causer son effet.
Les plus professionnels d’entre nous auront déjà vidé la question avec leurs clients et préparés ceux-ci à la réception du nouveau format de relevé de compte.
Les autres paieront pour leur négligence ou leurs cachoteries. Nous verrons alors si les lois de Darwin s’appliquent aussi à l’industrie financière.