Les pièges légaux de la prospection

Loin de moi l’idée de m’immiscer dans le champ de compétence de ma collègue de la Zone Expert Sara Gilbert! Ainsi, je m’abstiendrai de vous donner quelque truc que ce soit en matière de publicité ou de prospection. Le but de cette chronique est plutôt de mettre en lumière différents aspects légaux ou de conformité en ces matières afin que vous puissiez mettre en place votre stratégie sans vous faire taper sur les doigts par la suite.

La mort du « cold call »

Celles et ceux qui sont dans l’industrie depuis un certain temps se souviennent de cette méthode de recrutement de clientèle à la fois exigeante et formatrice qui consistait à prendre le téléphone et écumer toute une liste de personnes inconnues issue du bottin téléphonique.

Aujourd’hui toutefois, cette méthode est beaucoup moins évidente à mettre en application avec l’arrivée des règles sur le télémarketing et de la liste nationale des numéros de télécommunication exclus. En effet, ces règles, gérées par le CRTC, encadrent de manière très stricte les appels de sollicitation que plusieurs avaient l’habitude de faire auparavant.

Ainsi, vous ne pouvez prendre contact avec un particulier dont le nom figure sur la liste nationale des numéros de télécommunication exclus. Vous devez également vous conformer à une série de restrictions sur les heures d’appel, la tenue d’une liste d’exclusion ou encore sur la méthode d’appel pour ne nommer que celles-là.

Finalement, vous devez vous enregistrer et payer les frais afférents à votre statut de télévendeur. Bref, autant dire qu’il est maintenant tellement ardu de faire du « cold call » qu’il vaut maintenant mieux passer à une autre méthode plus efficace.

Les courriels de sollicitation

Plusieurs ont eu, une fois la liste nationale de numéros de télécommunication exclus mise en place, de se retourner vers les envois massifs de courriels de sollicitation. Bon marché et rapide, cette stratégie permettait de rejoindre un grand nombre de personne en un minimum de temps.

Toutefois, le législateur a entendu les plaintes répétées du public qui en avait marre de voir leurs boites courriels remplies de messages non-sollicités. C’est pourquoi une loi a été adoptée en 2010 et devrait être mise en application dans le courant de cette année : la Loi canadienne sur le pourriel et les autres menaces électroniques.

À compter de sa mise en application, il sera interdit de solliciter quelqu’un par courriel pour lui offrir ses services. Pour pouvoir communiquer par courriel, la personne devra y avoir consenti ou avoir entamé une relation professionnelle avec le conseiller. Bref, le temps des courriels de sollicitation achève!

Le bon vieux bouche à oreille

Rassurez-vous, cette méthode est encore permise! C’est également la plus efficace à mon humble avis.

Toutefois, assurez-vous que votre interlocuteur ou client potentiel saisisse bien votre propos et votre offre de service. Évitez les fausses représentations ou les propos ambigus.

Surtout, tant que cette personne n’est pas votre client et que vous n’avez pas une connaissance suffisante de sa situation, évitez de donner un conseil ou toute autre chose s’y apparentant. Vous pourriez ainsi vous mettre le doigt dans un engrenage à la fois dangereux et inconfortable!

Restez sobre, factuel et invitez le client potentiel à vous rencontrer. Un cocktail ou une soirée mondaine sont rarement les endroits idéaux pour conclure une nouvelle relation professionnelle.

Publicité

Les règles en matière de publicité peuvent se résumer assez simplement : la publicité doit être claire, honnête, ne pas porter à confusion et représenter le professionnel et les services qu’il est habileté à offrir de manière adéquate.

Le plus simple est de demander conseil à votre département de conformité ou, si vous en avez un, à votre département des communications pour savoir ce que vous pouvez et devriez faire lorsque vous souhaitez publiciser vos services. La très grande majorité des cabinets et courtiers ont d’ailleurs des règles pour encadrer le tout.

Et n’oubliez pas, une carte d’affaire, un site internet ou une page Facebook professionnelle sont assimilables à de la publicité. Soyez vigilants!