Prêt, pas prêt, j'y vais... ou pas!

En tant que conseillers, nous vivons dans ce monde au quotidien. Nos clients nous consultent afin que nous les aidions à épargner, investir, budgéter ou protéger leur patrimoine et leurs proches.

Notre travail implique d’être constamment au milieu de questions financières. Nous côtoyons tantôt l’opulence, tantôt la modestie, offrant nos conseils et nos talents à qui voudra bien retenir nos services, à qui voudra bien de notre aide.

Car c’est bien de cela dont il s’agit : d’aide. Le service professionnel est une façon d’aider, de faire profiter à d’autres nos compétences et nos connaissances.

Mais que faire lorsque son client est dans une situation financière difficile et a un urgent besoin d’argent? Est-ce que la relation d’aide doit se poursuivre jusque-là?

Au moment d’avoir ce noble sentiment et de vouloir voler au secours de votre client, l’image qui devrait vous venir en tête est celle de votre doigt que vous venez de glisser dans un engrenage. Un engrenage qui pourrait bien vous engouffrer tout entier!

En effet, comment espérez-vous conserver votre indépendance professionnelle face à votre client si vous vous placez dans cette situation? Vous devriez craindre le conflit d’intérêts et les impacts que pourrait avoir sur vous une plainte disciplinaire.

Le rôle du représentant ou du conseiller dans ce genre de situation est, dans la mesure où sa certification lui permet, de conseiller son client pour redresser sa situation financière en l’aidant à faire un budget, en évaluant son rythme de vie ou en le référant à un confrère ou une consœur qui pourra l’aider.

Prêter de l’argent à son client est donc un geste à proscrire puisque pour sauver la chemise de votre client, cela pourrait vous coûter la vôtre!

Le cordonnier mal chaussé

L’adage dit tout et notre industrie ne fait pas exception. Nous connaissons tous des conseillers ou des représentants qui sont surendettés ou qui n’ont pas un sous de côté pour pallier aux imprévus.

Plusieurs ont été tenté ou ont succombé à emprunter de l’argent à un client bien intentionné voulant donner un coup de main au conseiller qu’ils appréciaient.

Mais voilà, si vous êtes ce représentant qui a succombé vous venez de vous mettre non pas un doigt, mais tout entier dans le tordeur! Qu’on se le dise, emprunter de l’argent à un client est une ligne à ne jamais franchir. Votre indépendance professionnelle serait pulvérisée d’un coup et vous seriez clairement en situation de conflit d’intérêts.

En conclusion, gardons à l’esprit que vous avez avec vos clients une relation professionnelle qui a un but et un cadre précis. Le meilleur service que vous pouvez rendre à votre client (et à vous-même) est de poursuivre cette relation et de le référer aux bonnes personnes.

J’apprécie toujours recevoir et lire vos commentaires ou vos suggestions de sujets à aborder pour la chronique Objectif conformité. Vous pouvez me contacter à mgauthier@merici.com.

Photo Bloomberg