Ce n’est donc pas un hasard si le gouvernement du Québec en a fait un grand chantier recoupant plusieurs ministères et interpellant plusieurs groupes de la société civile. Bien que ce grand chantier ait beaucoup pris en considération les personnes vieillissantes en situation de vulnérabilité, les autres personnes vulnérables ne sont pas automatiquement exclues de la réflexion.
Notre industrie ne fait pas exception. Déjà, plusieurs courtiers ont mis en place, de leur propre initiative et par leurs propres moyens, divers outils, formations ou processus afin de mieux protéger leurs clients vulnérables ou susceptibles de le devenir.
Des formulaires adaptés, des mécanismes de détections et/ou de protection, des guides pratiques destinés aux conseillers et gestionnaires, plusieurs éléments sont sur la table et ont commencé à être déployés à diverses échelles.
Bien entendu, nous conviendrons tous que le risque zéro n’existe pas. Toutefois, nous conviendrons également que nous pouvons encore grandement améliorer les choses afin de proposer à nos clients un environnement qui les protège mieux contre des abus commis par d’autres personnes ou parfois contre eux-mêmes.
L’époque où nous acceptions sans trop nous questionner (ou les questionner) les instructions de nos clients est révolue. Avec elle disparait l’époque où la confidentialité des échanges était absolue sans aucune possibilité de lever le voile sur une situation problématique.
C’est dans ce contexte que l’Autorité des marchés financiers a récemment publié son Guide pratique pour l’industrie des services financiers : Protéger un client en situation de vulnérabilité.
Ce guide se veut clairement accessible et tente, sous un format digeste et clair, de cerner différents types d’enjeux et de problématiques en plus de suggérer des pistes d’actions ou de réflexion.
Si certains diront qu’il ne va pas assez loin, il faut garder en tête qu’il ne s’agit pas d’une encyclopédie ayant l’ambition d’offrir à chaque problème sa solution. Il s’agit plutôt d’un travail sérieux fait avec un souci évident de clarté et d’accessibilité destiné au plus grand nombre.
Tous les conseillers, directeurs, dirigeants et spécialistes de la conformité devraient en faire la lecture pour ensuite s’en inspirer afin d’améliorer ses pratiques. Car pour être réellement efficaces, c’est à tous les niveaux qu’il faut être sensibilisés et équipés pour agir de manière opportune.
Tel que souligné d’entrée de jeu, il s’agit d’un enjeu de société qui ne disparaitra pas. Comme industrie, nous devons offrir à nos clients un environnement qui les protège contre les abus mais aussi contre eux-mêmes.
Les acteurs de l’industrie qui y parviendront le mieux auront en mains un atout de taille pour attirer et retenir la clientèle. Ceux qui, au contraire, négligeront cet aspect risquent d’être montrés du doigt et pourraient même, dans certains cas, engager leur responsabilité.
Notre industrie peut et doit jouer un rôle de leader sur cet enjeu afin que, collectivement, nous soyons une meilleure société, capable de prendre soin adéquatement de ses citoyens les plus vulnérables.
Le travail est commencé mais il reste encore du chemin à parcourir. En serez-vous?