Malheureusement, le placement, quoique plus simple que l’on pense généralement, n’est pas facile pour tous. En effet, les connaissances de base nécessaires à sa compréhension demeurent, pour la très grande majorité des gens, peu attrayantes. Pour orienter sa décision de gérer soi-même ses fonds, l’investisseur devrait se poser une série de questions qui peuvent l’aider à faire un choix plus éclairé.
Premièrement, ai-je la discipline et la capacité de faire ma planification financière et de la mettre en exécution? Quoique simple a prime abord, c’est l’embuche la plus difficile à surmonter, car peu de gens le font avec enthousiasme. En effet, c’est ici qu’il faut « se dire les vraies affaires ». Il faut déterminer l’année de notre retraite, notre taux d’épargne minimal nécessaire durant notre vie active, nos besoins financiers à la retraite, etc.
La plupart du temps, on n’aime peu ce qu’on découvre en se posant ces questions. Souvent, l’investisseur réalise qu’il devra épargner plus et durant plus longtemps. Frappés de déni, beaucoup de gens auront alors recours à des hypothèses de rendements irréalistes pour éviter d’avoir à épargner plus. C’est une grave erreur à commettre, car le secret d’une retraite réussie financièrement est l’épargne et non le rendement.
Cet exercice permet d’établir ses objectifs et ses contraintes de placement, ce qu’on appelle dans notre jargon, une politique d’investissement. Cette étape est cruciale, car sans elle votre activité de placement équivaudrait à piloter un avion sans système de radar. La survie sera alors fonction de la chance et non du plan de départ.
Pourquoi est-ce essentiel? La politique de placement est ce qui permet de déterminer l’allocation entre les grandes classes d’actifs.
En suivant sa politique, l’investisseur peut avoir un portefeuille avec un bon équilibre risque-rendement et congruent avec ses besoins. En plus de rééquilibrer son portefeuille régulièrement pour respecter sa politique de placement, l’investisseur devra, plusieurs fois dans sa vie, réévaluer cette politique à la suite de changements de conditions (perte d’emploi, mariage, héritage, etc.).
Un investisseur qui ne serait pas prêt ou capable de faire cet exercice de façon sérieuse devrait aller chercher de l’aide d’un expert. Des études mentionnent que 90% du succès en placement est relié à l’allocation d’actifs, donc à la politique de placement.
D’autres études prouvent, sans équivoque, que les investisseurs qui utilisent le service d’un conseiller surperforment de façon significative ceux qui n’en n’ont pas, et ce, en raison de la discipline du plan d’épargne et de placement et non pas à cause du rendement des placements.
En ayant répondu a la première question, on n’a pas encore abordé la question de la gestion active par rapport à la gestion passive. En effet, jusqu’ici, la discussion n’a portée que sur l’allocation entre les grandes classes d’actifs. Ici encore, le petit investisseur doit de demander comment il va actualiser la gestion de sa politique de placement.
Plusieurs choix s’offrent à lui. Ces choix sont les mêmes qu’il le fasse lui-même ou qu’il confie a un professionnel du placement. Il peut utiliser une gestion active ou une gestion passive (acheter l’indice). Il doit choisir les meilleurs instruments pour le faire (les fonds mutuels, les fonds négociés en bourse, l’achat direct de titres). Toutes ses méthodes demandent de la recherche, mais elles sont bien différentes en ce qui concerne les connaissances nécessaires et l’énergie à consacrer à leur utilisation.
Le coût de chaque méthode varie aussi grandement et peut, en bout de ligne, être le facteur déterminant du succès ou de l’échec d’une stratégie. L’information permettant de bien juger de la marche à suivre reste souvent peu accessible à d’autres gens que les professionnels du métier.
Lors de la prochaine chronique, je tenterais de vous guider pour que vous puissiez répondre a cette deuxième question sur la gestion active par rapport à la gestion passive, qu’elle soit faite par l’investisseur lui-même ou impartie à des professionnels.
Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.