Depuis mes débuts en 1985, j’ai occupé de diverses fonctions et mon expérience me donne aujourd’hui une perspective très large du merveilleux monde du placement. J’ai fait le travail d’analyste et de gestionnaire de portefeuille autant en actions canadiennes que mondiales. J’ai touché aux titres de dette , aux actions publiques et privées, à l’allocation d’actif, aux devises et j’en passe. J’ai passé près de 19 ans au fond de pension du Canadien National (CN) et huit ans chez Natcan, filiale de gestion de portefeuille de la Banque Nationale.

J’ai également travaillé comme expert et comme gestionnaire d’entreprise, ce qui m’a permis de bien saisir la différence entre la profession d’investissement et le «business du placement». Pour mieux comprendre cette différence, on peut prendre l’exemple d’un médecin . En effet, son travail et ses motivations sont totalement différentes. Si sa responsabilité principale est prodiguer des soins directs à ses patients, son travail est de gérer la clinique où l’on soigne les clients.

Dans le premier cas, la rentabilité n’entre pas en ligne de compte, mais dans le deuxième, la gestion budgétaire devient la première considération. Cet exemple illustre bien ce qu’on appelle en finance théorique les coûts d’agences qui sont essentiellement les facteurs qui créent des motivations entrant en conflit avec le service rendu.

Durant de nombreuses années, j’ai aussi été impliqué dans la pratique de l’éthique dans le monde de la finance. J’ai enseigné la portion éthique pour les trois années des examens visant l’obtention de la charte d’analyste financier agrée ( Chartered Financial Analyst ). J’ai aussi été membre du Canadian Advocacy Council qui intervient de façon active auprès de toutes les autorités réglementaires concernées au nom du CFA Institute. Le but premier de ce groupe est de protéger les intérêts des investisseurs et de promouvoir le code et les standards d’éthique du CFA Institute. J’utiliserai cette expérience particulière lors des chroniques à venir, pour ajouter à la vision financière du monde du placement, des commentaires sur les pratiques de l’industrie.

Les sujets que j’aborderai seront très variés et s’inspireront de l’actualité. Premièrement, je vais toucher ce qui est aujourd’hui le sujet de l’heure, soit la macroéconomie. Au cours des récentes années, l’influence de la situation financière mondiale sur les marchés s’est grandement accrue. On a qu’à penser à la crise européenne, à la situation de l’endettement américain, aux interventions musclées des autorités monétaires, à la situation de l’immobilie ou à la croissance économique en Chine.

Presque chaque matin, la divulgation d’une statistique parfois obscure semble décider de la direction et de l’amplitude des mouvements des Bourses. Les rendements des différents marchés soit géographique ou sectoriel et la différence entre ceux-ci semblent de plus en plus déterminés par ces facteurs communs et non par des événements spécifiques à chacun d’entre eux.

Combien de fois entendons-nous des commentateurs nous dire que les bourses américaines ont réagi d’une certaine façon à la suite de ce qui ce passe en Europe, en Chine ou au Japon? Bienvenue dans l’ère du village mondial! Cette corrélation entre les différents marchés, est-elle nécessairement bonne et comment un investisseur doit-il s’ajuster face à elle?

La deuxième grande famille de sujets que j’aborderai touchera l’explication des phénomènes structurels derrière le fonctionnement des marches financiers. Mon but ici sera plutôt ambitieux. J’aimerais pouvoir aider le lecteur à mieux se se définir en tant qu’investisseur.

Comme le dit si bien l’adage tres connu : donnez un poisson à quelqu’un et vous le nourrirez pour un jour, montrez-lui comment pêcher et vous le nourrirez pour la vie.

 

 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.