Le premier trimestre de l’année a été difficile pour les investisseurs, comme nous l’avions anticipé dans l’article publié le 10 janvier dernier. Ainsi, non seulement les marchés boursiers ont subi une correction, mais les obligations ont également continué d’afficher des rendements négatifs face à l’augmentation impressionnante des taux d’intérêt.
Afin de voir si cette tendance négative va se poursuivre, faisons le point sur la situation actuelle :
Avec le retour du marché de l’emploi à un niveau plus solide, les banques centrales focalisent maintenant leur attention sur l’inflation qui continue de grimper, ainsi que sur le retrait des mesures de stimulation de l’économie. Cela implique l’élimination de l’assouplissement quantitatif (QE) déjà complété, l’augmentation des taux d’intérêts déjà amorcé et la réduction du bilan des Banques Centrales (QT) qui suivra sous peu. Depuis l’année dernière, nous avons répété à plusieurs reprises que le retrait de ces mesures changera drastiquement les conditions d’investissement qui prévalaient au cours des deux dernières années.
Le marché obligataire s’est rapidement rajusté et les taux d’intérêt ont fortement augmenté ces derniers mois. Au point où le 1er avril dernier, la courbe des taux obligataires s’est inversée. En effet le taux des obligations américaines de 2 ans est devenu légèrement plus haut que le taux d’obligations américaines de 10 ans. Contrairement à ce que les gens croient généralement, une telle inversion de la courbe obligataire n’est pas un signe d’une récession immédiate, mais plutôt un signal que l’économie ralentira dans les prochains mois. Le problème est effectivement que l’économie finira par ralentir à un tel niveau qu’elle deviendra vulnérable dans le cas d’un imprévu qui pourrait l’atteindre au point de l’amener en récession. Un tel scénario n’est pas anticipé pour cette année. Par contre, les probabilités d’une récession au cours de la deuxième moitié de 2023 ou en début de 2024 augmentent présentement.
Ainsi, les taux obligataires devront commencer à baisser l’année prochaine, ce qui aiderait les placements d’obligations qui affichent des rendements négatifs depuis l’année dernière.
En ce qui concerne le marché boursier, on constate également une révision à la baisse des multiples d’évaluation. Notre avis est que le marché des actions ne devrait pas se transiger actuellement plus que 18 fois les profits des entreprises. Le ralentissement économique que l’on prévoit, la réévaluation des multiples à la baisse, ainsi que les probabilités grandissantes d’une récession en 2023-2024, font en sorte que toute hausse du marché devrait être utilisée comme une opportunité de rajustement du portefeuille. Notre conseil consiste à se positionner avec un style de gestion Valeur qui investie dans des compagnies ayant des évaluations faibles. Les secteurs défensifs comme les soins de santé, les utilités, les télécommunications, la consommation de base et l’énergie sont historiquement les secteurs qui performent bien dans le contexte actuel.
Une chose est certaine, le changement de politique monétaire modifiera l’approche d’investissement et ce qui a fonctionné depuis la reprise des marchés de mars 2020 ne fonctionnera pas nécessairement de la même façon.
Mise en garde :
Bien que ce document ait été rédigé avec le plus grand soin, rien n’en garantit ni l’exactitude ni l’applicabilité à tous les cas particuliers. Certains énoncés reflètent les opinions personnelles de l’auteur.
La situation économique et politique, tant domestique que mondiale, évoluent constamment. Ceci implique que les commentaires, recommandations et suggestions contenues dans ce document pourraient devenir désuets suite à de tels changements.
Il est important de se rappeler que le rendement passé d’un fonds n’est pas nécessairement indicatif du rendement futur. La valeur liquidative par part et le rendement du capital fluctuent.
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