Tel qu’anticipé, la Banque du Canada (BdC) a augmenté le taux directeur pour la troisième fois consécutive depuis mars et une nouvelle augmentation de 0,50 % est attendue lors de la prochaine réunion du 13 juillet.
Le taux directeur aura ainsi passé de 0,25% à 2,00% en 4 mois. Il s’agit d’une augmentation importante pour les détenteurs d’hypothèques à taux variable. D’ailleurs, cette augmentation significative correspondra à une charge additionnelle de presque 440$ par mois en intérêt aux détenteurs d’hypothèques variables de 300,000$. Ce n’est pas anodin. La BdC a ainsi laissé entrevoir qu’elle pourrait augmenter le taux directeur à 3,00%, ce qui coûterait presque 690$ de plus par mois aux détenteurs de la même hypothèque, si l’on compare à leur situation en début d’année.
Il est certain qu’une telle charge influencera la confiance des consommateurs. Combinez cela à l’augmentation du prix de l’essence et de l’alimentation, cette évolution pourrait impacter négativement la consommation et ralentir significativement la croissance économique.
L’objectif poursuivi par la BdC est pourtant de réduire l’inflation. Tel qu’expliqué lors de notre dernier billet, nous croyons que l’inflation a déjà atteint son sommet. Outre les raisons évoquées dans ce billet, nous pouvons commencer à percevoir des faiblesses au niveau de l’emploi aux États-Unis. Plus particulièrement, bien que l’on puisse être actuellement au sommet de l’emploi avec 20 postes ouverts pour chaque 10 demandeurs d’emploi, une situation qui dépasse largement le record historique de 15 postes pour 10 demandeurs, et qui augmente la moyenne historique de 7, nous croyons que la situation se détériorera pour le reste de l’année. D’ailleurs, nous avons pu voir lors du dernier sondage de NFIB que le pourcentage des petites entreprises qui désirent recruter a reculé du sommet de 33% à 20%, alors que la qualité des employés disponibles s’améliore.
Le taux élevé d’endettement des gouvernements met certainement un frein à la volonté des Banques centrales d’augmenter les taux et évidemment la dernière chose qu’elles veulent est que leur agressivité en matière de politique monétaire provoque une récession. Pour cette raison, nous croyons que les Banques centrales prendront une pause après l’augmentation des taux de juillet afin de voir si l’inflation se calmera. Bien que des économistes prévoient une augmentation de taux encore plus fulgurante que celle indiquée par la BdC, notre avis est que cela ne se produira pas.
Le marché obligataire s’est ajusté et le taux 5 ans frôle maintenant la barre des 3%, ce qui représente une nette augmentation que nous avions déjà évoquée lors de nos publications antérieures. Vous vous souviendrez d’ailleurs que depuis l’été dernier, nous préconisons le taux fixe .
À la suite de cette augmentation impressionnante, les taux hypothécaires fixes 5 ans se situent maintenant au nord de 4,5%. Nous croyons que l’éventuelle pause que devrait prendre la BdC cet été fera baisser les taux obligataires et par conséquent, les taux hypothécaires.
Nous conseillons en ce moment de ne pas fixer le taux hypothécaire pour 5 ans. En effet, nous pensons qu’il vaut mieux préconiser des taux fixes 1 an ou même des taux variables dans le cas de clients qui sont capables d’assumer l’augmentation d’une autre hausse de 1,25-1,50%, et qui sont même à l’aise de prendre le risque d’une hausse de taux encore plus grande, si notre perspective sur l’inflation s’avère erronée.
Faites donc appel à un courtier hypothécaire afin de vous assurer que votre client bénéficie du meilleur programme disponible sur le marché.
La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura bien le guider et s’assurer qu’il en saisit bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?