Elle justifie sa décision en évoquant les conflits actuels sur le commerce impactant la demande mondiale. Il s’agit d’un enjeu réel pour le Canada qui est un pays exportateur. Sans compte le fait que la baisse subite du prix du pétrole – et davantage celui canadien – aura certainement des conséquences négatives sur le PIB canadien. L’investissement corporatif était en baisse au troisième trimestre, mais la BdC anticipe une augmentation à la suite de la signature du nouveau traité de libre-échange entre les États-Unis et le Canada.
En ce qui concerne l’immobilier, la BdC constate une stabilisation à la suite d’un ralentissement significatif lors des derniers trimestres. Elle suivra toutefois l’impact des nouveaux critères de qualification hypothécaire et des taux d’intérêt plus élevés.
L’inflation est maitrisée et en ligne avec une économie qui est proche de sa pleine capacité. La BdC anticipe toutefois qu’elle baissera lors des prochains mois en raison du prix de l’essence qui a enregistré une forte baisse dernièrement.
La BdC est d’avis que les taux doivent augmenter davantage afin d’atteindre le niveau neutre, mais le rythme découlera des secteurs de la consommation et de l’immobilier à la suite de la hausse des taux, de l’évolution de la guerre commerciale, de la baisse du prix du pétrole, de l’investissement corporatif et bien sûr, de la vision future de la Banque quant à l’économie.
C’est la première fois que la BdC évoque aussi clairement, dans une communication, les facteurs susceptibles de l’inciter à amener sa politique monétaire au neutre. Nous interprétons ceci comme un signal d’arrêt aux hausses des taux. Dans le fond, la Banque aimerait augmenter les taux trois autres fois, mais les facteurs évoqués pourraient risquer d’amener l’économie canadienne à ralentir de façon importante en 2019 et ceci l’empêchera vraisemblablement de poursuivre la hausse des taux.