Les investisseurs ont connu une autre bonne année en matière de placements et, après une séquence de 8 années d’une phase haussière à la Bourse, plusieurs ont développé une confiance à toute épreuve et désirent maintenant investir gros à la Bourse. Au nombre de ces investisseurs, ceux qui ont recours au placement sur marge au sein des firmes de courtage semblent aller en s’accroissant. Les investisseurs sont également disposés à emprunter sur l’équité de leur maison pour investir à la Bourse. Ainsi, une fois de plus, l’appât du gain illustre bien l’ironie de la nature humaine : « Buy High, Sell Low ! »
Il faut dire que même le président américain Donald Trump vante la performance boursière. Le graphique suivant offre une belle illustration de l’euphorie actuelle des investisseurs.
Attention ! Chez Whitemont, nous sommes également très positifs quant aux perspectives de performance des marchés boursiers à travers le monde (exemption faite du Canada). Nous avons d’ailleurs clairement énoncé et communiqué notre optimisme à tous nos clients le 30 juin 2009, au moment où la plupart des investisseurs appuyaient encore sur le « bouton panique », vendant massivement tous leurs placements à la Bourse et investissant leurs économies restantes dans des Certificats de placement garantis (CPG). Le graphique ci-haut montre d’ailleurs que le niveau d’investissement sur marge avait alors plongé au plus bas niveau pendant cette période. Or, la question est de savoir maintenant si le moment de suggérer des stratégies de levier financier à vos clients est venu.
Les évaluations sont clairement plus élevées présentement qu’en 2009. La synchronisation de la croissance de l’économie mondiale est un thème partagé par la plupart des économistes, tel que nous l’avions prédit depuis très longtemps. Toutefois, les évaluations actuelles laissent peu de place à l’erreur. Le risque d’une correction boursière est plus élevé maintenant qu’à n’importe quelle période au cours des 8 dernières années. À notre avis, une telle correction serait temporaire et présenterait surtout une excellente occasion d’investissement, en présumant que la thèse de synchronisation de la croissance de l’économie mondiale soit toujours d’actualité.
Or, les conseillers en services financiers n’ayant jamais expérimenté de « carnages boursiers » sous-estiment généralement la réaction des investisseurs lors de périodes difficiles. C’est pourquoi ils sont souvent plus à l’aise d’utiliser la stratégie de levier financier. Cette stratégie est excellente en théorie, car les placements boursiers performent généralement mieux que le coût d’emprunt sur le long terme – c’est-à-dire sur tout un cycle économique complet.
Mais attention ! Cette stratégie n’est pas adaptée à tous les types d’investisseurs. Tel que signalé plus haut, la nature humaine fait en sorte que la plupart des gens ne sont tout simplement pas capables de maintenir leur stratégie une fois plongés au creux du cycle économique. Pire encore, ils vendent très souvent l’entièreté de leur portefeuille lorsque leur valeur atteint le point de bris.
Les gens d’affaires, selon moi, sont les investisseurs les plus enclins à avoir recours à cette stratégie et d’y rester fidèles. En effet, il s’agit souvent d’individus familiers avec la « gestion » des cycles économiques et qui comprennent habituellement assez bien la notion de levier financier. Par contre, ces gens prennent des risques à tous les jours dans leur entreprise et, pour la plupart, leurs opérations sont également vulnérables aux creux économiques. Ainsi, pourquoi devrait-on les mettre dans une position difficile en risquant de voir la valeur de leurs actifs, tant dans l’entreprise que dans leurs placements personnels, subir une possible baisse combinée ?
Chez Whitemont, nous privilégions une approche conservatrice lorsque vient le moment d’investir l’épargne personnelle des entrepreneurs. Or, la stratégie de prêt levier n’est pas considérée comme une approche conservatrice.
Alors, à qui peut donc s’adresser une telle stratégie ? Un investisseur averti ayant une bonne expérience dans les placements pourrait être un bon candidat, surtout si ses objectifs de retraite sont loin d’être comblés. Dans ce cas, une discussion approfondie visant à comprendre le comportement qu’il a adopté lors de baisses antérieures (2008, 2000-2002, 1998, 1987) s’impose. Très souvent, ce type d’investisseur est susceptible de posséder une bonne équité liée à sa résidence. Le travail du conseiller en services financiers consiste alors à discuter avec un courtier hypothécaire des termes d’un financement hypothécaire et de les comparer avec les autres solutions de prêts investissements disponibles sur le marché.
La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura bien guider votre client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?