L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec a d’ailleurs rendu publiques les statistiques de ventes pour le mois de mars, et celles-ci affichent une augmentation de 27% à la médiane des prix des maisons unifamiliales au Québec depuis un an. Comme nous l’avions expliqué dans notre article au mois de janvier dernier : cette augmentation des prix découle tout simplement de la baisse de l’inventaire disponible à la vente. En effet le nombre d’inscriptions actives a baissé de 40% depuis un an, malgré une augmentation de l’ordre de 42% des nouvelles inscriptions.
Dans un tel contexte, on ne peut s’étonner de voir le gouvernement étudier la situation et désirer imposer des nouvelles règles afin de freiner cette frénésie. La première mesure actuellement envisagée par le Bureau de Surintendant des Institutions Financière (BSIF) consiste à augmenter le taux de qualification hypothécaire, en le faisant passer de 4.79% à 5.25% pour les hypothèques conventionnelles.
Certaines vont même à l’effet que des mesures du même genre pourraient viser les hypothèques assurées. Quoi qu’il en soit, nous ne croyons pas qu’une telle mesure ralentira la croissance du marché immobilier. Elles auront comme seul impact d’augmenter légèrement le taux d’endettement des gens. Par exemple, un achat légèrement au-dessus de la médiane des prix canadienne à 500,000$ avec une mise de fonds de 20%, dans le cas d’une famille ayant un revenu familial de 80,000$, fera augmenter son ratio d’endettement de 42% à 44%.
Une autre mesure envisagée consisterait à imposer une taxe de 10 à 15% du montant de l’achat aux acheteurs étrangers, même sur le territoire du Québec. Rappelons qu’une mesure semblable a été instaurée à Vancouver, puis à Toronto. On a alors observé par la suite une baisse remarquable de l’activité immobilière. Notre collègue et courtier hypothécaire chez Planiprêt, Vincent Le Saux, est d’avis qu’une telle mesure, si elle inclut les travailleurs temporaires au Québec, aurait un impact négatif sur l’économie de Montréal.
Selon lui, il faudrait distinguer dans l’application de cette mesure les investisseurs étrangers n’ayant pas l’intention de s’établir au pays, des résidents permanents qui arrivent au Canada et des résidents temporaires travaillant au Canada. Notre province travaille depuis longtemps à développer certains secteurs spécialisés de son économie, incluant la biotechnologie, la Technologie de l’Information dans différents secteurs tels que les jeux vidéo, la 3D, la robotique et l’intelligence artificielle, mais également dans des secteurs comme l’aéronautique. Ces industries tentent de recruter des talents et cela contribue certainement à nourrir l’intérêt de nombreux étrangers à venir s’établir au Québec. En contrepartie, le processus d’immigration étant plus sous certains points jugé compliqué et plus long au Québec que dans d’autres provinces, on craint que l’imposition d’une taxe à l’habitation visant spécifiquement les immigrants ait un impact néfaste à l’économie sur Québec.
Il faut donc s’assurer qu’une telle mesure de taxation ciblée distingue les investisseurs étrangers qui ne résident pas au Québec, ne paient pas d’impôt et ne contribuent pas à notre économie, des travailleurs temporaires ayant un statut au regard de l’immigration, mais qui contribuent activement à l’économie québécoise.
La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura bien guider votre client et s’assurer que celui-ci en saisit bien la valeur. Après tout, la gestion du passif en soi n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?