Nous n’avons pas l’ambition de prédire l’avenir et savons qu’il est fort possible de se tromper en tentant même d’interpréter le contexte actuel, et donc, encore plus de prédire ce qui s’en vient. Toutefois, depuis plusieurs années, nous avons bâti une expertise quant à l’analyse du contexte économique et celle-ci nous donne la confiance de nous exprimer clairement.
Le 30 juin 2009, nous étions fermes à l’effet que la récession américaine tirait à sa fin et donc, qu’il s’agissait de la meilleure opportunité d’investissement au marché boursier que tout un chacun verrait possiblement de son vivant. Depuis ce temps, nous n’avons pas cessé d’être positifs envers la croissance économique et les marchés boursiers. Plusieurs des communications transmises à nos clients ont fait état de notre position. À toutes les occasions où le marché était sceptique envers les événements économiques et géopolitiques (crise en Europe avec les fameux PIGS, Grexit, Brexit, référendums au Royaume-Unis et en Italie, élections américaines, etc.) qui survenaient, nous sommes demeurés convaincus. Plusieurs estiment que nous vivons le « Bull Market » le plus craint de l’histoire, et nombreux sont ceux qui évoquent la présente longévité de la phase haussière pour en prédire sa fin alors qu’en fait, une phase haussière ne meurt pas de son vieil âge, mais plutôt d’une récession ou d’une crise géopolitique.
Quelle est donc notre position sur la situation actuelle? Nous pensons que l’économie américaine continuera de bénéficier de la stimulation économique des dernières années, des effets de la baisse des impôts corporatifs ainsi que du rapatriement des liquidités des compagnies américaines qui se trouvent à l’étranger. Or, considérant un taux de chômage au plus bas niveau et une confiance des consommateurs à son plus haut point, nous anticipons que la consommation continuera d’être très robuste et propulsera davantage la croissance économique aux États-Unis.
La croissance en Europe continuera pour sa part d’être supportée par une politique monétaire très accommodante. L’amélioration de l’économie américaine et européenne aidera les exportations chinoises, ce qui en contrepartie aidera également la croissance économique chinoise. Il est par ailleurs important de noter que, quoiqu’elle se porte encore bien pour l’instant, l’économie chinoise fait face à ses propres défis découlant de sa transformation rapide vers une économie de consommation.
En somme, nous croyons que l’économie mondiale continuera de croître, exemption faite de l’économie canadienne qui, elle, fait face à des problèmes majeurs:
* Endettement des ménages canadiens trop élevé : Une situation qui les rend vulnérables aux augmentations de taux d’intérêt et risque de provoquer une baisse de la consommation afin de compenser l’augmentation des paiements hypothécaires et des dettes de consommation ;
* Une économie dont la croissance passée est largement tributaire de la croissance effrénée de l’immobilier qui, elle, s’essouffle actuellement ;
* La modification/remplacement de l’ALENA qui sera sûrement moins avantageuse que l’entente actuelle et qui risque d’affecter encore plus négativement les exportations canadiennes ;
* Les toutes nouvelles conséquences négatives de la position de l’Arabie Saoudite.
Bien entendu, la force de l’économie mondiale, ainsi que celle du pétrole, pourraient empêcher une récession de se produire au Canada. Espérons-le! Chose certaine, peu importe les circonstances, la Banque du Canada aura, selon nous, beaucoup trop de pression dans le future pour ne pas trop augmenter les taux d’intérêt.
Maintenant, revenons sur l’économie américaine pour un moment… Vue notre confiance envers sa vigueur… vous vous demandez possiblement « Qu’est-ce qui, selon nous, pourrait effectivement faire dérailler la croissance et provoquer une récession? »
1- Si la Réserve Fédérale (« Fed ») vient à prendre panique quant à l’inflation et décide d’augmenter les taux de façon brusque. Toutefois, à l’heure actuelle, nous ne pensons pas que ce scénario arrivera. Une position renforcée par les derniers commentaires du chef de la Fed, Jerome Powell.
2- La guerre commerciale pourrait faire dérailler l’économie. Toutefois, tel que mentionné au mois de juin à nos clients, nous pensons que cette guerre n’arrivera pas vraiment. Nous croyons plutôt qu’il s’agit de « tactiques » de négociation de la part du président américain dans l’espoir d’obliger ses partenaires commerciaux à modifier les règles actuelles à l’avantage des États-Unis. Rappelons-nous qu’ils représentent le plus gros marché au monde et que tout le monde veut « vendre » aux États-Unis… De plus, les récents développements avec l’Europe et le Mexique nous donnent raison pour le moment. Reste à voir si tel sera le cas avec la Chine…
3- Un événement géopolitique pourrait faire grandement dérailler la croissance économique. Toutefois, on ne peut prendre une décision en rapport avec de tels événements « éventuels » puisqu’ils sont hors de notre contrôle et peuvent ne jamais survenir. Espérons-le!
Finalement, puisque nous évaluons les marchés boursiers basés sur les profits « anticipés » et non sur les profits passés, et considérant que les profits continueront de croître avec l’amélioration économique, nous sommes d’avis que les évaluations actuelles sont encore raisonnables. Ainsi, il n’y a pas de raison de paniquer.
Est-ce que notre optimisme va jusqu’au point de dire et/ou croire que le marché boursier ne baissera jamais? Bien sûr que non! Il chutera lorsqu’il anticipera la prochaine récession. D’ici là, nous sommes « protégés » tant qu’il y a des gens qui prédisent la fin du monde…