À un niveau plus subtil, la sédentarisation de nos tâches nous impose de toujours être au même poste; fini les dîners d’affaires, les journées de formation ou les rencontres chez les clients. Au début de cette crise, plusieurs se sont retrouvés à travailler sur un coin de table assis dans une position inconfortable. Nous avons donc contacté l’ergothérapeute David Gagnon pour mieux comprendre les essentiels d’un travail de bureau ergonomique.
Ce dernier nous a décrit les principes d’un bon poste de travail et nous a donné quelques astuces pour dynamiser son quotidien.
Le poste de travail
Tout d’abord, David Gagnon a détaillé la position recommandée pour le travail de bureau.
L’idéal est de trouver la posture de référence, soit une posture neutre. La première étape est l’ajustement de la chaise dans:
- Les appui-bras
- Les avant-bras soutenus et les épaules détendues
- Les coudes près du corps, poignets neutres
- Dossier de la chaise
- Assurer alignement entre la tête et le cou et le corps
- Le dos appuyé, du bas du dos jusqu’aux omoplates
- Inclinaison entre 90° et 110°
- Profondeurs de l’assise
- Un dégagement derrière les genoux, vous devriez avoir la largeur d’une main entre vos genoux et la chaise
- Hauteur de la chaise
- Pour la hauteur de l’assise, il faut avoir les genoux à 90° (cuisses parallèles au sol) avec les pieds en appui (chevilles à 90°)
- Un appui-pied peut être requis afin de position la chaise à une hauteur compatible à celle du bureau.
Pour ce qui est des écrans, ils doivent se trouver à la distance d’un bras, le haut de l’écran aligné avec vos yeux. Si vous travaillez avec deux écrans, David Gagnon recommande de mettre la jonction centrée devant vous, excepté si vous en utilisez un plus que l’autre; dans ce cas il est préférable de centrer l’écran principal devant vous.
Pour ceux qui travaillent sur des ordinateurs portables, il est important de s’équiper d’un support afin de le soulever et d’utiliser un clavier et une souris externe.
Dynamiser sa journée
Par la suite, David Gagnon explique que le travail statique occasionne une diminution de la respiration et du rythme cardiaque en comparaison avec un travail dynamique. Sur une période de temps allongé, ce type de travail entraîne une baisse du taux d’oxygène dans les muscles ce qui peut entraîner une fatigue musculaire.
Pour éviter ces inconforts musculosquelettiques, l’ergothérapeute recommande de prendre une micro pause toutes les 20 minutes : « Il faut se créer des opportunités de bouger! », dit-il. Que ce soit en se faisant de plus petits verres d’eau, en se levant une minute pour s’étirer toutes les raisons de bouger sont à retenir!
David Gagnon confirme aussi que la perte de temps occasionnée par ces arrêts sera compensée par le gain de confort et d’énergie.
Pour ceux qui ont la crainte de « passer tout droit », utilisez des minuteurs sur vos appareils (ordinateurs, téléphones, montres intelligentes…) ou toute autre minuterie pour vous rappeler de bouger aux 20 minutes.
Finalement, sachez que les astuces énoncées ne sont que les bases de l’ergonomie. En respectant ces règles, vous améliorerez probablement votre situation, mais il peut être nécessaire de faire appel à un ergothérapeute afin que votre poste soit ajusté sur mesure; selon vos tâches et vos habitudes. La plupart d’entre eux se déplacent à votre bureau pour dresser le portrait de la situation et, une fois l’analyse complétée, il vous offre des solutions.
Après tout, pour la majorité d’entre nous, c’est à cet endroit que nous passons la grande majorité de notre temps. Il est donc primordial que nos installations soient optimisées et que nous ayons l’étendue des meilleures astuces pour apporter du mouvement à nos journées. Rappelez-vous que le corps n’est pas conçu pour être assis 8 heures par jour!