En 2013, l’économie mondiale, malgré une performance sous son potentiel, s’est améliorée autant en Amérique qu’en Europe.
Les conditions monétaires restent largement accommodantes et la situation financière des gouvernements s’est améliorée, surtout au Canada et aux États-Unis.
De plus, les rendements et l’augmentation des taux d’intérêt ont amélioré de façon dramatique la santé des fonds de pension publics et privés. Ceci sera favorable aux municipalités et poussera les profits des entreprises à la hausse.
Bref, sans avoir une situation nous permettant d’espérer une explosion à la hausse des marchés boursiers, les conditions seront encore favorables en 2014.
Est-ce que ça veut dire que tout est rose? Pas vraiment, car ce n’est jamais le cas. Actuellement, le plus gros des risques auxquels nous devons faire face est celui de l’évaluation des actifs. En effet, les actifs ne sont plus vraiment aussi bon marché qu’ils l’étaient à la suite de la crise financière de 2008. Ceci est particulièrement vrai pour la bourse qui a établi de nouveaux records et dont l’ascension a grandement dépassé la croissance des profits.
Nous avons eu une solide augmentation des multiples d’évaluation, et ce, quelle que soit la mesure que l’on privilégie. L’évaluation est un très mauvais indicateur pour déterminer quand vendre. Par contre, il est un bon indice de risque, car le risque augmente avec le niveau d’évaluation. Il m’apparaît donc logique de retirer une partie des profits enregistrés en 2013 dans les portefeuilles et pour les redéployer vers d’autres classes d’actifs en 2014.
Maintenant, dans quelles classes d’actifs transférer ces fonds? J’éviterais à tout prix tous les investissements en revenus fixes d’un terme de plus de deux ou de trois ans, que ce soit en obligations ou en actions privilégiées. La Réserve fédérale (Fed) américaine a déjà annoncé un retrait graduel de sa politique d’assouplissement monétaire. La quantité d’obligations de long terme qui était achetées par la Fed diminuera graduellement.
On a déjà vu les premiers effets sur les taux d’intérêt des obligations américaines de 10 ans qui ont surpassé 3 % en début d’année, et ce, pour la première fois depuis longtemps. Ceci présage un retour à des taux plus normaux, mais sans précipitation. Rien de bien excitant pour cette catégorie d’actif qui pourrait, pour une deuxième année consécutive, enregistrer des rendements négatifs sinon très faibles.
L’immobilier résidentiel ou commercial est plutôt cher au Canada et n’est plus aussi bon marché qu’aux États-Unis. Le secteur qui m’apparaît le plus intéressant demeure celui des placements dans des entreprises non cotées qui se négocient à des prix très attrayants. Par contre, on doit se rappeler que ce type d’investissements est plutôt difficile d’accès pour le petit investisseur, comme pour les fonds de couverture, le capital de risque, les fonds immobiliers.
La structure de frais favorise le gestionnaire et non l’investisseur. De plus, la taille des investissements minimums est telle que cela ne permet plus la diversification à moins d’être un important investisseur.
Je vous suggérerais donc deux stratégies :
1) Réduire le risque des portefeuilles d’actions en se concentrant sur des valeurs sûres qui ne sont pas trop chères et en investissant, de préférence, dans des industries défensives, non dépendantes des gouvernements et en excellente santé financière.
2) L’achat d’une position en métaux précieux (or, argent, platine), car ceux-ci ont beaucoup baissé et représentent toujours une bonne protection en cas de crise ou d’augmentation marquée de l’inflation. Je ne crois pas que nous ayons réglé le problème fondamental de la dette excessive donc, un peu de protection est de rigueur.
Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.